Avec la
ténacité d'un chevalier coriace, d'un bachibouzouk aguerri, le nabab Chawki
Tabib poursuit encore et avec la même ferveur sa chevauchée fabuleuse et
fantastique, une épopée hors norme, une grande opération de ratissage afin de
débusquer les ennemis de l'État, ceux qui anémient le pays sans scrupules, les
caïds et les barons de la fraude et de la corruption. Il faut avouer que Mr
Tabib, dans sa lutte sans merci, lancée contre ces corrupteurs qui infectent
tout, a de quoi exciter l'émulation. Une mission aussi périlleuse et délicate
exige certes des efforts titanesques, une volonté de fer, un savoir faire et
beaucoup d'argent. C'est coûteux et exorbitant, mais peu importe le prix à
payer pourvu que le redoutable Tabib sévisse contre cette engeance, contre ces
apôtres de l'argent sale qui anémient le pays sans scrupule, profitant de
l'apathie révoltante du gouvernement en place, celui de Mr Chahed. Il faut en
convenir pourtant- dieu soit loué!- que depuis que le grand homme, Mr Tabib
s'est chargé de cette mission redoutable, celle d'être Le président de
l’Instance de lutte contre la corruption, tout le monde s'est réjoui et se
targue même de payer largement et magnifiquement les frais de cette
compagne d' assainissement, ou plutôt cette der des ders lancée par le
nabab tabib et son escouade de professionnels dans l art de la dératisation,
avant que les rats ne puissent quitter le navire. Pour colossal que soit le
montant du budget injecté afin de mettre fin à cette pandémie du gangstérisme
actif, ce n'est qu'une bagatelle, selon Eliot Ness Chawki Tabib, le foudre de
guerre, si on veut donner un effet turbo aux frappes chirurgicales qu'il compte
lancer contre la plaie pernicieuse de la corruption et contre les oligarques de
l argent sale. Voilà donc Héraclès à l'œuvre, livrant une véritable compagne de
nettoyage dans les écuries d'Augias et sans merci ! Son arsenal, pourtant, se
réduit uniquement à des cymbales et des castagnettes, des sifflets et des
sarbacanes et surtout le coup de pied l'âne. Mieux encore, avec ses verbosités,
passez muscade! D'ailleurs à la télé ou à la radio il ne manque jamais à son
devoir d être fier comme Artaban et de nous assommer avec ses vérités de la
Palice et à outrance. Ce n'est certainement pas avec des petites escarmouches cher
Héraclès qu'on peut réussir le démantèlement de ces réseaux mafieux qui
engloutissent et minent le pays. C'est d'ailleurs avec jubilation que les caïds
de la fraude continuent de se pavaner, tirant profit de cette culture de
l'impunité, de la lourdeur insoutenable des procédures judiciaires, s'il y a
lieu, mais surtout, de l'impuissance- ô combien exorbitante ! - de ce Héraclès
à la tunisienne et de son instance qui crapahute sans avancer, mais qui
collectionne à tort et à travers des vétilles: dieu merci! On n est pas tout à
fait bredouille !
Le
bilan du Tâcheron, Tabib chawki, a beau être chaotique reflétant et son
incompétence et la stérilité de son escouade, il ne veut surtout pas se
débiner. En fait tant que le clergymen ainsi que le charmeur de serpent kamel
el Taief soutiennent la bredouille, il peut toujours continuer le jeu; jeu de
dilettantisme et de bésigue, qui ont coûté jusqu' à ce jour, à la gent
corvéable, aux tunisiens qui payent les impôts plus de dix milliards de dinars,
budget " honteux" et "caricatural", comme l'a déclaré
Héraclès, alloué par le ministère des Finances à cette fameuse instance
nationale de pseudo-lutte contre la corruption, stérile et ne possédant aucune
stratégie efficace capable, non de faire crever l'abcès de la délinquance
financière- ça sera trop demandé pour des amateurs tels que Tabib et sa troupe
de gondoliers qui n'ont pas du tout honte de ramer trop lentement; or quand
on" attend trop longtemps, le mal, qui a déjà accompli sa course, efface
ses traces".
B. Hmid


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