vendredi 30 septembre 2016

Selon que vous serez puissant ou misérable: Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir!



Faycel Monser

Le voyeurisme du Ministère de la Justice n'est plus un secret pour personne ! Quand on ne fait rien pour mettre un terme aux dérapages monstrueux de certains caïds de la Magistrature dans la région de Gafsa, cela devient insoutenable et révoltant. Car comment peut-on être aussi mal-voyant, quand au nom de la Justice, on use des procédés les plus ignobles au su et au vu de tout le monde, afin de lyncher et de persécuter un juge honnête et droit ? Et, de fait, un simple différend, à priori, banal entre l'honorable juge indépendant,El Meki Ben Ammar et le fameux Procureur de la République de Gafsa, Mr Khlifi Mohamed, Alias Abou Yezid Khlifi, est perçu par celui-ci comme un crime de lèse-majesté.

Mekki ben Ammar

Rondement, d'ailleurs, les foudres de son Éminence, le Procureur n'ont pas tardé à fondre sur la tête de son petit confrère, l'insoumis et l'indésirable Mr Ben Ammar. Son calvaire a commencé, d'abord en levant son immunité judiciaire, à cause d'une plainte absurde, voire comique, mais, vraisemblablement, ce n'était que le prémice à contre-bas de ce que serait un combat juste et légitime. En effet, juste avant l'Aïd, le 4 juillet 2016, le calvaire s'est mué en une véritable descente aux enfers : le soir même, on a organisé des perquisitions. Une équipe de policiers a opéré une descente spectaculaire et musclée, digne d'un film d'action hollywoodien. On a tout retourné de fond en comble, on a fouillé le logis du juge en question, ainsi que celui de ses parents, dans ces moindres recoins : chou blanc sur toute la ligne ! Ni kalachnikovs ni lingots d'or dénichés et, pourtant, on décide de saisir ses affaires personnelles. Voilà, mis sous scellé, entre autres, un téléphone, un ordinateur portable, et, un trésor incommensurable, digne de la caverne d'Ali Baba : 1770 dinars ! Le butin, aussi insignifiant que dérisoire, a pris, par défaut, aux yeux de la loi du Big Boss, valeur de preuves et le sort de Mr Meki Ben Ammar, le vilain mécréant, de la sorte, ficelé très officiellement. Il est donc arrêté, le soir même, pour être harcelé et jeté derrière les barreaux, tel un Al Capone ou un Toto Riina !

Khlifi Mohamed

 Le comble du ridicule, a été, aussi, de voir plusieurs journalistes s'étalant dans des dissertations élégantes relatant cette comédie de mauvaise augure, sans oublier de conforter le moindre de ces faux-semblants ! Le dédouanement de la Justice est de rigueur sans une quelconque volonté de remettre en question cette affaire, ni encore moins, de signaler au public les zones d'ombres qui ont marqué cette mise en scène judiciaire, même pas occulte. Obnubilés uniquement par le buzz, ils ont  ébruité l'affaire en prêtant concours  à cette boutade judiciaire infâme. Une  pareille dérive médiatique dont la bêtise est certes mortifère- talonnée par les sornettes et les tribulations indignes qui ont meublé les résaux sociaux- relève à n'en pas douter    d'un amateurisme, et d'un manque de lucidité  flagrants, mais surtout révoltants. D’ailleurs, c'est avec la même ardeur,  le même tintamarre, et la même irresponsabilité que plusieurs  médias ont traité la sinistre affaire de l'abus sexuel d'un juge sur "une mineure", s'octroyant même  le droit de le  lyncher et de l'incriminer  alors que l'affaire venait juste de voir le jour. Plusieurs journalistes ont préféré, par là - même,  jouer le  le rôle d'idiots utiles, chargés d'être des portes paroles pour le prétendu" syndicaliste" sécuritaire Issam Dardouri, lié de très près à cette affaire, président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen  (OTSC).
 De surcroit, il est assez révoltant également de constater que, Jusqu'à ce jour, l'A.M.T, tout comme l'Observatoire de l'Indépendance des Juges, n'ont rien fait pour essayer de  mettre fin à cette  traque judiciaire, médiatique et bouffonne à l'encontre des magistrats dont le crime est qu'ils ne portent pas le nom du Saint Faycel Moncer. En effet, ce dernier, Juge chargé de trancher dans les affaires relatives aux chèques frauduleux, auprès du tribunal de première instance de Sousse,  a réussi  à gruger  plusieurs auteurs de  chèques litigieux, raflant par là même une grosse fortune, au nom de la loi toute puissante. Démasqué, le saint Moncer, l'honorable magistrat, est juste prié de démissionner, et ce, en mois d’avril  2012 . La farce est loin d'être achevée, Mr Monser, en dépit d'un refus catégorique d'intégrer le barreau, exerce jusqu'à nos jours la profession  d'avocat profitant, ainsi, de l'inadmissible apathie de l'ordre des avocats, en toute impunité. En ce sens,   tout le monde peut comprendre que de pareilles dérapages judiciaires aussi flagrants n'auraient pas  eu lieu, si ses auteurs ne disposent pas, ailleurs, d'autres appuis .En effet, Leur adhésion très active au sein de l'A.M.T, surtout, leur a permis de toute évidence, de  masquer les abus "légaux" dans lesquels se sont vautrés et Le Saint Monser et l'honorable Procureur de Gafsa, célèbre pour  céder aveuglément à un péché mignon aveugle ,celui de" Chanter avec un cœur heureux devant les spoliés aveugles et les honnis!" (Barrès, Colline,1913), sans vergogne. D'ailleurs, quand une  association se métamorphose en une sorte de confrérie  dont plusieurs membres occupent non seulement   des rouages essentiels  au sein du système judiciaire, il n'est pas étrange qu'un tel ou tel magistrat s'érige en un potentat.
Voilà donc, une autre morale, se profile , sinistre et hideuse,  et qui tombe ,tel un verdict tragique, nous annonçant que la belle formule : " Le glaive de la justice n'a pas de fourreau." est caduque .Le fameux glaive est certes là , certainement pas pour servir une quelconque équité, mais plutôt pour servir une troupe de  robins- ou même des ex robins, peu importe!- certainement pas des bois, mais plutôt pour servir les Ku klux Klan  du sacrosaint  coupe gorge de la justice. Étrangement et malheureusement leur confrérie aux pouvoirs toujours croissants, dont seuls les Rahmou/karafi possèdent les arcanes, jusque là, a fait montre d'une habileté ahurissante de réduire presque à néant le ministère de la justice.


K.B.A



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