Faycel Monser
Le voyeurisme du Ministère de
la Justice n'est plus un secret pour personne ! Quand on ne fait rien pour
mettre un terme aux dérapages monstrueux de certains caïds de la Magistrature
dans la région de Gafsa, cela devient insoutenable et révoltant. Car comment
peut-on être aussi mal-voyant, quand au nom de la Justice, on use des procédés
les plus ignobles au su et au vu de tout le monde, afin de lyncher et de
persécuter un juge honnête et droit ? Et, de fait, un simple différend, à
priori, banal entre l'honorable juge indépendant,El Meki Ben Ammar et le fameux
Procureur de la République de Gafsa, Mr Khlifi Mohamed, Alias Abou Yezid
Khlifi, est perçu par celui-ci comme un crime de lèse-majesté.
Mekki ben Ammar
Rondement, d'ailleurs, les
foudres de son Éminence, le Procureur n'ont pas tardé à fondre sur la tête de
son petit confrère, l'insoumis et l'indésirable Mr Ben Ammar. Son calvaire a
commencé, d'abord en levant son immunité judiciaire, à cause d'une plainte
absurde, voire comique, mais, vraisemblablement, ce n'était que le prémice à
contre-bas de ce que serait un combat juste et légitime. En effet, juste avant
l'Aïd, le 4 juillet 2016, le calvaire s'est mué en une véritable descente aux
enfers : le soir même, on a organisé des perquisitions. Une équipe de policiers
a opéré une descente spectaculaire et musclée, digne d'un film d'action
hollywoodien. On a tout retourné de fond en comble, on a fouillé le logis du
juge en question, ainsi que celui de ses parents, dans ces moindres recoins :
chou blanc sur toute la ligne ! Ni kalachnikovs ni lingots d'or dénichés et,
pourtant, on décide de saisir ses affaires personnelles. Voilà, mis sous
scellé, entre autres, un téléphone, un ordinateur portable, et, un trésor
incommensurable, digne de la caverne d'Ali Baba : 1770 dinars ! Le butin, aussi
insignifiant que dérisoire, a pris, par défaut, aux yeux de la loi du Big Boss,
valeur de preuves et le sort de Mr Meki Ben Ammar, le vilain mécréant, de la
sorte, ficelé très officiellement. Il est donc arrêté, le soir même, pour être
harcelé et jeté derrière les barreaux, tel un Al Capone ou un Toto Riina !
Khlifi Mohamed
Le comble du ridicule, a été, aussi, de voir
plusieurs journalistes s'étalant dans des dissertations élégantes relatant
cette comédie de mauvaise augure, sans oublier de conforter le moindre de ces
faux-semblants ! Le dédouanement de la Justice est de rigueur sans une
quelconque volonté de remettre en question cette affaire, ni encore moins, de
signaler au public les zones d'ombres qui ont marqué cette mise en scène
judiciaire, même pas occulte. Obnubilés uniquement par le buzz, ils ont
ébruité l'affaire en prêtant concours à cette boutade judiciaire infâme.
Une pareille dérive médiatique dont la bêtise est certes mortifère-
talonnée par les sornettes et les tribulations indignes qui ont meublé les
résaux sociaux- relève à n'en pas douter d'un amateurisme, et
d'un manque de lucidité flagrants, mais surtout révoltants. D’ailleurs,
c'est avec la même ardeur, le même tintamarre, et la même
irresponsabilité que plusieurs médias ont traité la sinistre affaire de
l'abus sexuel d'un juge sur "une mineure", s'octroyant même le
droit de le lyncher et de l'incriminer alors que l'affaire venait
juste de voir le jour. Plusieurs journalistes ont préféré, par là - même,
jouer le le rôle d'idiots utiles, chargés d'être des portes paroles pour le prétendu" syndicaliste" sécuritaire
Issam Dardouri, lié
de très près à cette affaire, président de l’Organisation tunisienne de la
sécurité et du citoyen (OTSC).
De surcroit, il est assez révoltant également de constater
que, Jusqu'à ce jour, l'A.M.T, tout comme l'Observatoire de l'Indépendance des
Juges, n'ont rien fait pour essayer de mettre fin à cette traque
judiciaire, médiatique et bouffonne à l'encontre des magistrats dont le crime
est qu'ils ne portent pas le nom du Saint Faycel Moncer. En effet, ce dernier,
Juge chargé de trancher dans les affaires relatives aux chèques frauduleux,
auprès du tribunal de première instance de Sousse, a réussi à
gruger plusieurs auteurs de chèques litigieux, raflant par là même
une grosse fortune, au nom de la loi toute puissante. Démasqué, le saint Moncer, l'honorable magistrat, est juste prié de
démissionner, et ce, en mois d’avril 2012 . La farce est loin d'être achevée, Mr
Monser, en dépit d'un refus catégorique d'intégrer le barreau, exerce jusqu'à
nos jours la profession d'avocat profitant, ainsi, de l'inadmissible
apathie de l'ordre des avocats, en toute impunité. En ce
sens, tout le monde peut comprendre que de pareilles dérapages
judiciaires aussi flagrants n'auraient pas eu lieu, si ses auteurs ne
disposent pas, ailleurs, d'autres appuis .En effet, Leur adhésion très active
au sein de l'A.M.T, surtout, leur a permis de toute évidence, de masquer
les abus "légaux" dans lesquels se sont vautrés et Le Saint Monser et
l'honorable Procureur de Gafsa, célèbre pour céder aveuglément à un péché
mignon aveugle ,celui de" Chanter avec un cœur heureux devant les
spoliés aveugles et les honnis!" (Barrès, Colline,1913), sans
vergogne. D'ailleurs, quand une association se métamorphose en une sorte
de confrérie dont plusieurs membres occupent non seulement
des rouages essentiels au sein du système judiciaire, il
n'est pas étrange qu'un tel ou tel magistrat s'érige en un potentat.
Voilà donc, une autre morale, se profile ,
sinistre et hideuse, et qui tombe ,tel
un verdict tragique, nous annonçant que la belle formule : " Le glaive de
la justice n'a pas de fourreau." est caduque .Le fameux glaive est certes
là , certainement pas pour servir une quelconque
équité, mais plutôt pour servir une troupe de
robins- ou même des ex robins, peu importe!- certainement pas des bois, mais
plutôt pour servir les Ku klux Klan du
sacrosaint coupe gorge de la justice.
Étrangement et malheureusement leur confrérie aux pouvoirs toujours croissants,
dont seuls les Rahmou/karafi possèdent les arcanes, jusque là, a fait montre
d'une habileté ahurissante de réduire presque à néant le ministère de la
justice.
K.B.A
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